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Une belle et heureuse année 2026

La mine d'Ungersheim (VU)
Le projet de création d’un nouveau siège minier à Ungersheim prend forme au milieu des années 1920. En novembre 1925, le Conseil de surveillance de la société KST, sur proposition de son comité technique, décide d’engager les démarches nécessaires à la construction d’un siège comportant deux puits. L’année 1926 est entièrement consacrée à l’acquisition amiable des terrains, évitant toute procédure d’expropriation. À la fin de cette même année, les commandes pour les avant-puits et les installations de congélation des terrains sont passées.
Le fonçage débute effectivement en 1927. Un sondage préalable permet de limiter la congélation à 67 mètres, réalisée à l’aide de 22 sondages. Les premiers mois sont consacrés à la construction des bâtiments provisoires : bureaux, salle des machines, installations de congélation. Dès juin 1927, la décision est prise de commencer le second puits. Les travaux progressent rapidement : avant-puits maçonnés, tour de fonçage montée, treuil provisoire installé. À la fin de l’année, le carreau est largement opérationnel, relié au réseau ferroviaire d’Alsace-Lorraine.

Les puits Ungersheim 2 et 1 dans les années 30
En 1928, la congélation du puits I et les sondages du puits II sont achevés. Pour des raisons stratégiques liées à la priorité donnée au puits d’Ensisheim III, les fonçages d’Ungersheim sont temporairement limités à 100 mètres. Toutefois, face à une demande croissante en potasse, cette décision est révisée en 1929 et le fonçage reprend, notamment à Ungersheim II, puis à Ungersheim I à l’automne. Les travaux se poursuivent sans difficultés majeures jusqu’en 1930, malgré quelques venues d’eau modérées.
En octobre 1931, le puits Ungersheim II atteint 767 mètres de profondeur et recoupe les deux couches de potasse. Les travaux d’accrochage et de traçage des galeries sont engagés. Le puits Ungersheim I progresse plus lentement mais atteint à son tour des profondeurs significatives. En 1933, les deux puits sont reliés par un travers-banc au niveau 720. Malgré la reconnaissance complète du gisement en couche inférieure, les résultats se révèlent décevants. Le gisement est jugé faible et difficile à exploiter. Fin 1933, le Conseil d’administration de KST décide l’arrêt des travaux, tout en maintenant les installations en état.
Un nouveau chantier de reconnaissance est néanmoins ouvert en 1938 à partir de la division de Bollwiller, via les mines de Rodolphe et d’Alex. La Seconde Guerre mondiale met brutalement fin à ces travaux. Durant l’Occupation, le site d’Ungersheim est laissé à l’abandon, sans entretien. À la Libération, l’état des puits impose d’importants travaux de réfection de la maçonnerie, menés entre 1945 et 1947.

photo association Kalivie Ungersheim 2 et 1 dans les années 70
Les reconnaissances reprennent en 1948 et 1949. Une galerie de communication est tracée avec la mine Alex afin d’intégrer Ungersheim au dispositif global d’exploitation du bassin de Bollwiller. Dès lors, les puits d’Ungersheim sont destinés à des fonctions de service : retour d’air, descente du personnel et du matériel, puis, à partir de 1958, acheminement du gros matériel. L’exploitation directe du gisement d’Ungersheim, amorcée une première fois entre 1931 et 1933, puis relancée après-guerre avec l’introduction de nouvelles machines, notamment les haveuses Joy américaines, s’avère une nouvelle fois peu concluante. L’arrêt est prononcé en 1949.

La première machine d'extraction du puits 2 avant 1988

Nouvelle machine du puits 2 en 1988

photo association Kalivie Ungersheim 2 en 1900
Sur le plan technique, le puits 1 est foncé à 767 mètres, avec une recette à 751 mètres. Il est équipé successivement d’une machine d’extraction à tambour bicylindroconique de 800 kW, remplacée en 1986 par une poulie Koëpe. Son chevalement en béton est démoli en 2000. Le puits 2, foncé à des caractéristiques similaires, est d’abord doté d’un chevalement métallique et d’une machine d’extraction électrique de 410 kW. En 1988, un nouveau chevalement métallique plus imposant est érigé et une machine à poulie Koëpe de 478 kW est installée. Celle-ci sera démontée en 1999 pour être réutilisée au puits Joseph.

Machine à poulie Koëpe du puits 1
Un ultime épisode marque l’histoire du site en 1986, lorsque, sur injonction présidentielle, la mine d’Ungersheim est remise en activité. Le sel extrait est alors envoyé vers la mine Marie-Louise puis vers Staffelfelden, où il est mélangé à une production de meilleure qualité. Cette exploitation reste limitée dans le temps et l’arrêt définitif intervient en mai 1997.

La mine Ungersheim dans les années 90
Au tournant des années 2000, l’ensemble des installations de surface est détruit. Le carreau minier est entièrement rasé et le terrain est vendu au SYMBIO (Syndicat mixte pour le Bioscope), effaçant presque totalement les traces visibles de ce site qui aura connu une histoire longue, complexe et étroitement liée à l’évolution du bassin potassique alsacien.

Le carreau a été entièrement rasé et vendu au SYMBIO (Syndicat Mixte pour le Bioscope).

Emplacement du puits n°1.

Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM
Sources : Chroniques de Mines de Potasse d'Alsace, R. Weissenberger, Ed mémoire d'entreprises-Les Hommes et la potasse Bulletin 7&8 Maison du mineur 1987
Editorial
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