L'usine Courrières-Kuhlmann

L'usine Courrières-Kuhlmann

L'usine Kuhlmann-Courrières a été construite conjointement par les établissement Kuhlmann et la Compagnie des Mines de Courrières. Ils fondèrent la société Courrières-Kuhlmann. Cette usine exploite la production du gaz de la cokerie de la Compagnie située juste à côté. Le 5 septembre 1927, la demande d'exploitation est déposée en préfecture.


En rouge l'usine en dessous, la cokerie des Mines de Courrières

L'usine est construite dans la foulée. Elle produit d'abord du méthanol sous haute pression puis rapidement de l'ammoniac, de l'acide nitrique, de l'acide sulfurique, du sulfate d'ammonium... Les gaz sont produits par la cokerie, l'électricité provient de la centrale de Courrières qui alimente l'usine par cinq câbles de 15000 V. Durant la seconde guerre mondiale, l'usine subit de nombreux actes de résistance.

Des ouvriers de l'usine y ont laissé la vie héroïquement. L'usine grâce à ces actes de sabotage n'a pas été bombardée par les alliés. Après la guerre, l'usine profite du boom des trente glorieuses.

Elle tourne à plein régime et se dote d'un centre de formation. En 1975, c'est la crise. Elle se spécialise dans les alcools oxo (haute pression) mais des investissements douteux, l'arrêt de la cokerie des houillères mettent l'usine en difficulté.

En 1983, elle est rattachée au groupe CDF-chimie filiale des houillères. Elle devient NOROXO. Mais elle ne correspond pas tout à fait aux activités de cette société et végète. Elle est rachetée en 1987 par Esso qui lui donne un second souffle. La capacité de l'usine double en quelques années pour assurer le marché européen. Faire partie d'un groupe mondial lui assurait de nouveaux débouchés, des facilités pour se fournir en matières premières.



Malgré ça les approvisionnements deviennent de plus en plus difficiles. L'usine est mal desservie (absence de liaison fluviale), ses installations vieillissent et nécessitent de gros investissements pour être aux normes.

Une épidémie de légionellose en 2005 provenant des réfrigérants de l'usine la met en veille puis à l'arrêt définitif. Depuis 2010, l'usine est détruite, les sols dépollués. Il ne reste rien de cette usine.

coukuhlmann10.jpg

Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM

Mots-clés associés

Date de création : 26/08/2016 09:33
Catégorie : Les sites miniers - Le bassin NPC-Groupe d'Hénin Liétard-Mines de Courrières
Page lue 5903 fois

Réactions à cet article

Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !