Les Mines de Marles

Les mines de Marles

Les recherches et Sociétés :

Deux associés M. Bouchet et M. Lacretelle, ingénieurs des mines, font appel à un financier belge, M. Emile Rainbeaux pour constituer des sociétés de recherches et les financer. Ils créent deux sociétés en 1852 : la Compagnie des Mines de houille de Lillers appelée société des 70%, propriété du sieur Rainbeaux et la société civile des propriétaires de 30%, des bénéfices nets des Mines de Lillers. Les deux ingénieurs toucheraient donc 30% des bénéfices d’une éventuelle concession.

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Rainbeaux Firmin, fils d'Emile Rainbeaux qui a  donné son prénom à la fosse 3

Après diverses recherches sur le secteur de Lillers, un premier puits est ouvert à Marles en 1853. Mais celui-ci s’effondre en 1854. Un deuxième puits est foncé à proximité du premier mais, lui aussi, est détruit en 1866. Les deux sociétés qui avaient déjà des difficultés à s’entendre, notamment sur le versement des dividendes, sont à genoux. Leurs statuts les empêchaient de consacrer les sommes nécessaires à la poursuite de l’exploitation. Malgré cette situation, les deux Compagnies n’arrivent pas à s’entendre. La fusion voulue par les deux Conseils d’Administration est bloquée par la volonté des actionnaires. On parle abusivement de Mines de Marles mais en réalité, ce sont deux sociétés qui gèrent l’extraction du charbon. La fusion ne s’est réalisée qu’en 1921 avec la création de la société des Mines de Marles. L’ancienne société des 70% possède 128000000 F et la société des 30%, 48000000 F du capital de la SA Mines de Marles.

Concession :

Dès la création des deux sociétés (70% et 30%), M. Rainbeaux fait une demande de concession le 19 novembre 1852. Elle est accordée le 29 décembre 1855 sur 2990 ha.

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Puits :

Source le Nord Industriel 1926, col APPHIM

Fosse 1 avaleresse

Un puits a été foncée en 1853 à Marles les Mines à 4,50 m de diamètre (puits octogonal de 22 côtés). La nappe phréatique est rencontrée à 14 m mais lorsque le puits atteint 55 m, l’eau s’infiltre et détruit le cuvelage (1854). Cette fosse était située à proximité de l'actuel puits 2. Le puits est abandonné. Les ingénieurs persuadés que cet accident était dû à une mauvaise méthode fonçage plutôt qu’à l’instabilité des terrains, entreprennent le fonçage d’un autre puits à 50 m du premier.

Fosse 2/2bis/2ter

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La fosse 2bis/2ter en 1900

Celui-ci est entrepris en 1854. Le passage des eaux est aussi très délicat mais on arrive à établir l’accrochage dans le terrain houiller à 83 m de profondeur en 1856. Pourtant, dès le 28 avril1866, deux pans de cuvelage sont poussés vers l’intérieur. La cage frotte au passage. Les ingénieurs décident de consolider le cuvelage à cet endroit. Le soir, force est de constater que les clames sont relevées et recourbées, les guides cages repoussés par les chutes de pièces de cuvelage. Les clames sont arrachées ainsi que les guides pour effectuer une réparation du cuvelage. Ce travail prendra toute la nuit. Le lendemain, le 29, le puits est encore accessible en-dessous de la rupture au moyen du Goyot. Mais le vide dans le cuvelage s’accentue avec de nouvelles ruptures. La fosse continue inexorablement à perdre son cuvelage. En fin de journée du 30, la base du cuvelage a disparu au fond du puits. Plus rien n’est possible. La fosse s’effondre dans la nuit du 2 au 3 mai engloutissant le chevalement en bois, la salle des machines et une partie de la chaufferie. Un cratère de 30 m de diamètre et 10 à 11 m de profondeur apparaît. Le sol est fissuré jusqu’à 15 m autour. Les accrochages de la fosse étaient à -175 et -285 m. Faute de fonds disponibles, le site est laissé en l’état.

En 1907, la compagnie reprend le déblaiement de la fosse effondrée.

Consulter l’article sur la fosse 2/2bis/2ter

Le puits 2 en 2023
 

Fosse 3/3bis

Un troisième puits appelé Saint Firmin est foncé en 1862 à Auchel. Le passage des eaux ne pose pas de problème et le houiller est rencontré rapidement. Mais à 255 m, en rencontrant le grès, des venues d’eau importantes surviennent. Les simples tonneaux ne suffisent plus à l’exhaure, on remonte les guides et les cages sont utilisées pour l’épuisement de cette arrivée d’eau. L’extraction débute seulement en 1865. Une pompe à eau sera nécessaire et fonctionnera en 1867. Heureusement pour la Compagnie de Marles, la mise en route de ce nouveau puits permettra de palier le désastre du puits 2. Elle arrive même à dépasser de 30% la production par rapport à l’année précédente. Le puits 3 arrive à saturation dans les années 70, il est décidé de creuser un nouveau puits 3bis en 1875 à 37,50 m du premier.

Consulter l’article sur la fosse 3/3bis/3ter


Les puits 3bis et 3 en 1900

Fosse 4/4bis/(4ter)

Fort des excellents résultats de la fosse 3, une quatrième fosse est foncée en juin 1857. Elle est appelée Saint Emile ou du Bois Rimbert. Elle est située en limite de la concession de Ferfay, à proximité de la fosse 1 de la dudit Compagnie. Le creusement ne pose pas de difficulté et elle entre en service en 1870. En 1875, on se rend compte qu’elle exploite les mêmes couches de charbon que la fosse 3. Elle produit déjà 119 624 T. Le puits 4 ter n’est pas de la Compagnie des Mines de Marles mais la nouvelle dénomination du puits 1 de la Compagnie de Ferfay que les Mines de Marles ont racheté.

Consulter l’article sur la fosse 4/4bis/4ter

Les puits 4bis et 4 en 1900
 

Puits 5/5bis/5ter

Dès 1873, le puits 5 est foncé avec son puits jumeau avec le système Kind-Chaudron qui permet de gérer le passage des eaux. Ils entrent en exploitation en 1876. Ils rencontrent eux-aussi les veines de la fosse 3 mais les terrains sont semés de failles. L’extraction augmente vite passant de 45 695 T en 1877 à 93 395 T en 1878.

Les puits 5ter, 5bis et 5 en 1920

Le puits 5 ter sera foncé plus tard en 1917.

Consulter l’article sur la fosse 5/5bis/5ter


 

Puits 6/6bis/6ter

Ces trois puits seront foncés en 1902-1908 et 1920

Fosse 6 en 1930

Consulter l’article sur la fosse 6/6bis/6ter


 

Puits 7 (7bis-7ter)

Le puits 7 est foncé en 1909. Les puits 7bis et 7ter composant le siège 7 sont les anciens puits 4bis et 4 ter de la feu-Compagnie de Ferfay, propriété des Mines de Marles depuis 1925.

Consulter l’article sur la fosse 7

Le puits 7 en 1910
 

Activités industrielles :


 Le 28 avril 1860, la Compagnie obtient le droit de construire une ligne de chemin de fer. L’embranchement se fait à la gare de Choques. Elle se poursuit à la gare de Béthune. Les charbons partent en tombereaux jusqu’au canal. Un rivage est établi dans la station Béthune-rivage où est acheminé la production.


 

Elle possédera aussi un complexe de traitement du charbon comprenant un lavoir central, une cokerie, une usine chimique filiale de Kuhlmann mais aussi une centrale thermique, une gare de triage et une briqueterie.

Activités sociales :

En 1869, elle emploie 943 mineurs dont 700 au fond et 173 au jour. Dès 1878, ils seront 2047 dont 1544 au fond. Pour les loger, elle gère en 1868, 267 maisons. Un an plus tard, il y aura 327 maisons et en 1876, 515, habitées par 875 ouvriers.

Une caisse de secours existe alimentées par 3% du salaire des mineurs, 1% donné par la Compagnie. Les amendes et intérêts alimentent aussi la caisse. Cette caisse sert à payer les pensions, le médecin, les médicaments et l’instruction des enfants. La Compagnie des Mines de Marles possède en 1880, 3 écoles, une église et un presbytère.

Production :

Années

Production en T

1858

31780

1860

57000

1862

64000

1866

84000

1868

119815

1870

136000

1874

212000

1876

269000

1878

335346

1880

371000

Evolution de la Compagnie :

En 1925, la Compagnie de Marles est l’une des plus puissante du bassin surtout que ses fosses et usines ont produit pendant la guerre 14-18. Les installations n’ont subi aucune destruction. Elle rachète aisément la Compagnie de Ferfay dont le gisement reste peu productif. Les Mines de Marles existeront jusqu’à la Nationalisation des Mines en 1946, intégrée au Groupe d’exploitation d’Auchel.


 

Jean-Louis HUOT pour l’APPHIM

Sources : Le bassin houiller du Nord-Pas de Calais, Emile Vuillemin, 1880 / Histoire de la compagnie des Mines de Marles, Ratel / 12 au charbon Jacques Desramaux.

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Date de création : 08/02/2025 18:38
Dernière modification : 03/03/2025 19:11
Catégorie : Les sites miniers - Le bassin NPC-Groupe d'Auchel-Mines de Marles
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