Tricentenaire de la découverte du charbon
Tricentenaire de la découverte du charbon à FRESNES-SUR-ESCAUT
Samedi 2 juillet 2016
Le 1er juillet 1716, le Vicomte Jacques DESANDROUIND, un patron verrier, après autorisation du Roi Louis XV, commence ses recherches pour trouver du charbon à FRESNES-SUR-ESCAUT, un village situé dans le prolongement occidental du Bassin Minier belge de MONS. Ce n’est que le 3 février 1720 que Jacques MATHIEU et son équipe de Mineurs venus de CHARLEROI découvrent une veine de charbon maigre d’ouverture égale à 1,20 m à 70 m de profondeur, la première tonne du précieux combustible est remontée le jour-même. L'évènement fait grand bruit et les curieux accourent de partout pour découvrir ‘’l’or noir’’ de cette époque. Les deux premiers puits creusés ont dû être mal consolidés car le 24 décembre 1720, ils s’effondrent tous les deux à cause de la nappe phréatique qui les noie. Ce n’est que le début de l’aventure…
Pas moins de 65 puits furent creusés à FRESNES-SUR-ESCAUT.
Copie d’un schéma du 15 septembre 1868, auteur inconnu.
De nombreux autres puits sont alors creusés à FRESNES, on en a dénombré des dizaines. Il faut absolument trouver du charbon français (depuis le Traité d’UTRECHT en 1713, le Valenciennois fait partie du Royaume de Louis XV) car les industriels locaux payaient fort cher celui qui venait de MONS et qui était indispensable pour les verreries, les brasseries, les distilleries, les gaz d’éclairage, etc… même s’il ne convenait pas tout à fait car il fallait surtout du charbon gras à coke. Les nombreux forages permettent l’exploitation de nouvelles veines. La découverte de charbon gras en 1734 dans les communes voisines fait le bonheur de ces grands patrons et notamment du verrier belge DESANDROUIND venu de CHARLEROI s’installer à FRESNES et c’est le début de la Révolution Industrielle dans la région. La Compagnie géante d’ANZIN qui utilise la vapeur à tout va peut extraire le charbon jusqu’à 200 m de profondeur même avec des chevalements en bois tout en assurant l’exhaure de l’eau qui pourrait inonder les fosses. A la veille de la Révolution française, la Compagnie d’ANZIN extrait 1/3 du charbon du pays et emploie 4000 personnes.
Ambiance bien sympathique devant le somptueux Hôtel de Ville de FRESNES-SUR-ESCAUT avant la marche des pionniers qui dura environ 2 h. De nombreux passionnés ont écouté les explications et suivi les guides sur un parcours urbain parsemé de surprises. Photo GT
Très bien informé et très pédagogique, l’ami Régis, bravo ! Photo GT |
Jean HUOT en tenue de Mineur de l’époque. Tel père, tel fils ! Photo GT |
Madame le Maire et son prédécesseur très fiers de leur commune. Photo GT |
De nombreuses plaques signalant des anciennes avaleresses tout au long du chemin. Photos GT | ||
Arrêt devant la stèle de l’Avaleresse du Point du jour, là où tout a commencé. Photo GT |
C’est pour célébrer le tricentenaire du début des recherches concernant le charbon en France à FRESNES-SUR-ESCAUT que sa Municipalité a décidé d’organiser une manifestation sympathique en invitant les associations amies qui œuvrent pour la protection du patrimoine restant et pour la valorisation du travail des Mineurs. L’APPHIM ne pouvait manquer ce rendez-vous ; une délégation composée de Jean-Louis et Jean HUOT, Laurence VINCENT et Georges TYRAKOWSKI a été accueillie chaleureusement par Régis FRANÇOIS mais aussi par Valérie FORNIES, Maire, et son prédécesseur Luc COPPIN, tous trois férus d’histoire locale et en particulier de tout ce qui touche le passé industriel de la commune.
A quelques centaines de mètres au Nord, à côté de l’Escaut, il reste un dernier chevalement, celui du puits n°2 de la fosse du Sarteau avec sa tour en briques carrée ; c’est le puits d’épuisement qui a été édifié entre 1823 et 1855. Dès qu’il a été commencé, le puits d’extraction commencé en 1822 a été noyé. Pendant toute sa période de production, les inondations dues à l’Escaut voisin se sont succédé jusqu’à l’arrêt de l’activité en 1860. Le puits d’extraction a encore servi pour l’aérage de la fosse d’Outre Wez jusqu’en 1867. Le puits d’épuisement a été abandonné et comblé en 1883 mais sa tour carrée n’a jamais été démolie. En 1938, l’armée française qui craignait une attaque allemande par la Belgique a bâti une casemate bétonnée sur sa face arrière. La tour carrée et ses installations militaires sont classées aux monuments historiques depuis le 9 mars 1999, la fosse du Sarteau fait aussi du patrimoine de l’UNESCO depuis 2012.
La face avant (au Sud) de la majestueuse tour carrée de la fosse du Sarteau qui ressemble à un donjon du Moyen Âge. Photo GT | Le blockhaus militaire en béton accolé sur la face arrière de la tour est tourné vers le Nord, il date de 1938. Photo GT |
Du passé industriel et minier de FRESNES-SUR-ESCAUT, il ne reste plus grand chose :
- les vestiges de la fosse du Sarteau,
- la cheminée de la verrerie dans le parc,
- le terril Bonnepart.
Le centre-ville récemment rénové est très agréable, on peut se promener dans le Parc Joliot-Curie très boisé qui entoure le magnifique château construit au 18ème siècle par la famille DESANDROUIN, celui-ci appartient à la Municipalité depuis 1958. Merci aux Fresnois pour leur accueil et un grand bravo pour leur organisation, nous avons passé une demi-journée bien sympathique et vraiment intéressante.
Georges TYRAKOWSKI pour l'APPHIM