Les traçages

Les traçages


Don de Roger Weissenberger


1. Généralités.


On appelle traçage le creusement d'une galerie dans un gisement en vue de sa reconnaissance ou de son découpage en quartiers d'exploitation.
On peut mesurer l'importance que les traçages ont aux MDPA par le fait qu'il faut tracer environ 6 m de galerie pour produire 1000 tonnes de minerai, ce qui veut dire qu'environ 15 % du minerai brut produit provient des traçages. Cette valeur élevée s'explique par :
- les travaux de reconnaissance des couches. Les sondages, la prospection sismique, les interprétations géologiques ne sont pas assez précis pour déterminer tous les paramètres intervenant dans le choix et la mise en place d'une méthode d'exploitation : puissance, pendage et surtout régularité de la couche, teneur du minerai, configuration du gisement aux abords des failles… .
- le choix d'une méthode d'exploitation rabattante qui entraîne le découpage du gisement avant exploitation sur de grandes distances.
- avec les méthodes d'exploitation modernes, l'obligation de tracer en voies doubles. Pour assurer une tenue correcte des galeries, celles-ci ont une largeur réduite : environ 4 m. Pour faire circuler aisément personnel, matériel et produits, on trace deux voies parallèles séparées par un pilier de 3 à 4 m de largeur, l'une des voies sert au déblocage des produits, l'autre à la circulation du personnel et du matériel.
- la nécessité de tracer des galeries d'infrastructure dans le sel gemme au mur des couches de potasse. En effet la tenue des voies en couche de potasse n'est en général pas assez bonne sur une longue période (quelques années) pour qu'elles puissent être utilisées comme voies d'infrastructure. On trace donc celles-ci dans des bancs de sel gemme choisis pour leur bonne tenue.


2. Les méthodes de traçage anciennes en voie simple.


Abattage par tir sur bouchon, tir en éventail, tir sur havage.
Le chargement a suivi l'évolution constatée dans les chantiers de production : à la pelle, par couloir oscillant, par raclage.
Soutènement souvent non indispensable, sinon étançons, chapeaux ou cadres en bois
Aérage par ventilateur soufflant dans une ligne de ventubes.


3. Les traçages par unité de tir (machines Joy).


Ces traçages sont réalisés en voies doubles par les mêmes machines que celles utilisées dans la méthode d'exploitation par chambres et piliers.
Les deux voies sont tracées simultanément en alternant les opérations sur chaque front :
- abattage dans l'une des voies avec l'exécution d'une saignée de havage, la foration des trous de mine, le tir à l'explosif;
- chargement des produits abattus dans l'autre grâce à une chargeuse et des camions-navettes.
- soutènement par boulonnage du toit, exceptionnellement des parements.
Des recoupes de liaison distantes d'environ 50 m permettent de passer les machines d'une voie à l'autre. Ces recoupes sont ensuite équipées de barrages d'aérage, seule la dernière recoupe restant ouverte. Au fur et à mesure de l'avancement, l'une des voies est équipée d'un convoyeur à bande.




L'aérage se fait de la manière suivante :
- d'abord en créant une circulation d'air jusqu'à la recoupe ouverte, la voie de transport servant d'entrée d'air, celle de desserte de retour d'air.
- ensuite en équipant chacune des voies en traçage d'un ventilateur soufflant dans une ligne de ventubes.




4. Les traçages avec mineurs continus.


Ces traçages sont réalisés en voies doubles.
L'abattage est fait par coupe par des mineurs continus, soit à attaque partielle (Joy, Heliminer Jeffrey, Paurat, Stéphanoise), soit en pleine section (Borer Goodmann ou Marietta).
Le chargement se fait par l'intermédiaire d'une chargeuse déversant dans des camions- navettes.
Les deux voies sont tracées alternativement, en commençant par la voie de desserte.
A partir de la dernière recoupe, près de laquelle se trouve le point de déchargement sur le convoyeur à bande, on trace une longueur de 120 m de voie. Puis la machine recule, change de voie, trace la voie de transport et la nouvelle recoupe de liaison. Pendant ce temps, le rallongement du convoyeur à bande est préparé. Lorsque celui-ci est terminé, un nouveau cycle de 120m (une nouvelle "maille") peut débuter.
La longueur de 120 m est une valeur optimisée représentant le meilleur compromis entre :
- d'un côté les pertes de temps liées au creusement de la recoupe et au rallongement du convoyeur,
- de l'autre côté les arrêts machine dus aux distances de roulage de plus en plus grandes des camions-navettes.
Soutènement par boulonnage du toit, exceptionnellement des parements.
L'aérage se fait de la manière suivante :
- en créant une circulation d'air jusqu'à la recoupe ouverte, la voie de transport servant d'entrée d'air, celle de desserte de retour d'air,
- ensuite par une ligne d'aérage aspirant. Un ventilateur est installé un peu au-delà du point de déchargement des camions dans la voie de desserte; ce ventilateur aspire l'air à front et le renvoie à travers une conduite de canars rigides dans la voie de desserte. Cette méthode permet le dépoussiérage du front, absolument nécessaire, l'abattage par coupe étant très producteur de poussières.


 


Michel Streckdenfinger.. mai 2003 travail de Roger Weissenberger avec son autorisation

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Date de création : 10/02/2013 09:36
Dernière modification : 10/02/2013 20:42
Catégorie : - Le bassin d'Alsace-Divers
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