Production et effectifs

Production et effectifs des MDPA

Les courbes d'évolution de la production et des effectifs s'expliquent par les événements répertoriés dans les fiches, " le contexte général " et " l'évolution technique ".


Pour la production on peut distinguer trois grandes périodes :


- la croissance : de 1910 à 1960, c'est à dire pendant cinquante ans, la production a été en progression pratiquement constante, seulement freinée par les années de guerre (1914 à 1918, 1939-1945), mais en réduction notable lors de la crise économique du début des années 1930. Pendant toute cette période, la demande était forte, la concurrence peu sévère, la France et l'Allemagne dominaient le marché mondial.
Le plan décennal 1947-1957 prévoyait la modernisation et déjà la concentration sur 3 fosses, Amélie, Marie-Louise et Théodore, concentration qui n'a pas eu lieu à cette époque tant la demande en potasse était importante.


- la stabilité : de 1961 à 1985 la production a été à peu près stable, les MDPA avaient atteint au début des années 60 le niveau de production plafond compatible avec leurs autorisations de rejet au Rhin. C'est sur cette période qu'a finalement eu lieu la concentration sur 3 fosses, mais le fait que cette concentration ait été effective 20 ans plus tard a permis de gérer au mieux le gisement. Le gisement de Joseph-Else a été repris par Amélie et les arrêts des autres fosses se sont faites bien plus par épuisement de gisement que comme suite à des décisions purement économiques.
Cette période a été marquée par la montée progressive d'une forte concurrence canadienne et russe. Cette concurrence a pesé de plus en plus sur les prix de vente et évidemment sur les résultats financiers des MDPA.


- la décroissance : en 1986, avec l'arrêt de Théodore, a commencé la période de réduction de la production jusqu'au terme de l'exploitation en 2003. Cette réduction avait été programmée dans le plan de 1977.
A cette époque, les MDPA se trouvaient placées devant l'alternative suivante :
- soit compter sur le seul personnel existant, embauché pour la plus grande partie dans les années d'après-guerre, et terminer l'exploitation à la fin des années 80,
- soit procéder à des embauches ciblées en vue d'exploiter totalement le gisement et terminer l'exploitation au début du 21ème siècle.
C'est cette deuxième solution qui a été retenue : environ 2000 personnes ont été embauchées, dont on savait qu'environ un millier d'entre eux ne termineraient pas leur carrière aux MDPA et auraient à se reconvertir.


Don de Roger Weissenberger

Effectifs :
 

Les effectifs ont connu une évolution où l'on peut distinguer les trois mêmes périodes, croissance, stabilité, décroissance, mais celles-ci sont décalées dans le temps par rapport à l'évolution de la production :
- de 1910 à 1946, c'est la période de croissance fortement perturbée par la crise du début des années 30. De 1910 à 1930, les effectifs ont été en augmentation très rapide, les 11 500 agents furent atteints en 1930. Cette augmentation n'a pas pu se faire par le seul recours à la main d'œuvre locale. Au cours de cette période, les mines ont fait appel à une main d'œuvre d'origine étrangère : près de 4000 mineurs étrangers dont 80 % de Polonais ont ainsi été recrutés.
La crise des années 30 mit fin à cette croissance, les effectifs redescendirent jusqu'à 7 200 personnes en 1935 puis repartirent à la hausse. Il fallut attendre 1941 pour dépasser à nouveau les 11 000 agents et 1946 pour atteindre les 13 000.
C'est l'époque où la mécanisation est peu poussée, la productivité augmente lentement, les augmentations de production sont obtenues en injectant massivement du personnel.
- de 1946 à 1963, une période de stabilité, le nombre d'agents varie relativement peu et se maintient aux environs de 12 à 13 000 personnes.
C'est pendant cette période que la mécanisation prend réellement son essor. En 15 ans la production est presque quadruplée avec le même effectif.
- en 1963 commence la période de décroissance forte des effectifs : les embauches sont arrêtées pendant une quinzaine d'années. Les MDPA vont perdre de 3 000 à 3 500 personnes tous les 10 ans par la simple fonte naturelle des effectifs : de 12500 en 1960, ils passent à 9000 en 1970, 5800 en 1980. La productivité continue à progresser : en 1985, il suffira de 5000 agents pour assurer la même production que les 12500 du début des années 60.
Malgré les 2000 embauches du début de la décennie, cette décroissance a continué presque au même rythme pendant les années 80, les effectifs se situant à 3300 en 1990.
Lorsqu’au début des années 90, le problème de la reconversion du bassin et de son personnel s'est posé avec plus d'acuité, ce n'est pas le fait que 3000 emplois de mineurs allaient disparaître en 10 ans qui était nouveau, mais que cette réduction ne pouvait pas se faire par des seules mesures d'âge. Environ 1000 personnes devaient se reconvertir.


Le contexte général.



1904 : Découverte du gisement.
1906 : création de la "Gewerkschaft Amelie" à capitaux allemands
(l'Alsace fait partie de l'Empire allemand).
1910 : création de Kali Sainte Thérèse (KST) à capitaux français;
1914-1918 : première guerre mondiale.


1919 : retour à la France, mise sous séquestre des mines à capitaux allemands.
1920 : création de la Société Commerciale des Potasses d'Alsace (SCPA).
1924 : l'état acquiert les mines sous séquestre et crée les Mines Domaniales de Potasse d'Alsace,
dont le régime définitif est fixé par la loi du 23.1.1937 (établissement public de l'état).
1930 : début de la grande crise économique mondiale.
1931 : autorisation de rejet des eaux résiduaires dans le Rhin. Début de ceux-ci en 1934.
1936 : front populaire, signature du premier Contrat Collectif de Travail.
1936-1939 : reprise économique, marché à nouveau en expansion.
1939-1945 : deuxième guerre mondiale, annexion de l'Alsace.
Les MDPA deviennent " Elsässische Kaliwerke ".


1946 : création du Statut du Mineur.
1946-1965 : marché en forte expansion, concurrence limitée : production en augmentation continue.
1958 : achat à KST de la mine d'Ensisheim, amodiation sur 20 ans de celle de Bollwiller.
1962 : les MDPA atteignent le niveau de production compatible avec les autorisations de rejet au
Rhin. A partir de cette date, la production plafonne.
1965 : début de la forte concurrence canadienne qui devient rapidement le deuxième producteur
mondial, derrière la Russie.
1967 : création de l'EMC (Entreprise Minière et Chimique ), dont les Mines de Potasse d'Alsace S.A.
deviennent une filiale.
1976 : signature de la Convention de Bonn, prévoyant une réduction des rejets de chlorures dans le
Rhin. Les MDPA sont désignées comme opérateur de cette réduction.
1977 : plan à long terme prévoyant l'exploitation complète du gisement; création du comité 2004,
pour préparer l'après-potasse.
1984 : création de la SODIV (Société de Diversification du Bassin Potassique) premier élément de la
reconversion industrielle du Bassin Potassique.
1986 : fin du monopole de vente de la SCPA.
1987 : mise en application de la convention de Bonn.
1996 : signature du plan cadre de reconversion du Bassin Potassique entre l'état, la région Alsace,
le département du Haut-Rhin, la communauté des communes du B.P et l'EMC.


Michel Streckdenfinger.. mars 2003 Travail de Roger Weissenberger avec son autorisation

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Date de création : 10/02/2013 13:57
Dernière modification : 10/02/2013 20:43
Catégorie : Les sites miniers - Le bassin d'Alsace-Divers
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