La mine Rodolphe VB

Le site vers 1920

Vue aérienne du site dans les années 60

Rodolphe I (1911-1913)

photo association Kalivie

Le puits Rodolphe I porte le nom de Rodolphe de Bollwiller. Sa construction débute en 1911, à 50 m au nord de la route Pulversheim–Bollwiller et à 1 550 m de la gare de Bollwiller, sur un terrain difficile nécessitant tubages en fonte aciérée et pétrification des marnes instables.

• Profondeur : 711 m (recette à 697 m)

• Diamètre : 4,5 m

• Équipements : chevalement métallique et machine à poulie Koëpe de 404 ch

• Galerie souterraine : relie Rodolphe I au puits Alex

• Mise en exploitation : 1913, avec des premières extractions totales de 4 236 tonnes

Malgré ses succès, le puits est détruit pendant la Première Guerre mondiale et, trop endommagé pour l’extraction, il sert uniquement d’aérage pour le puits Alex-Rodolphe jusqu’en 1929.

Machine d'extraction Rodolphe 1

Rodolphe II (1925-1929) 

Photo association Kalivie

Pour compenser la perte du puits I et répondre aux besoins croissants, la compagnie décide de construire Rodolphe II, foncé en 1925 et mis en service en 1929.

• Profondeur : 744 m (accrochage à 729 m)

• Diamètre : 5,5 m

• Chevalement : en béton armé, premier du bassin, protégeant de la corrosion due aux sels présents dans l’air de retour

• Machine d’extraction : tambour bicylindroconique de 980 kW, portée à 1 250 kW en 1960

Rodolphe II devient le puits principal d’extraction du siège Rodolphe. Le puits Alex et Rodolphe II assurent l’entrée d’air, tandis que Rodolphe I sert à l’origine de retour d’air.

En 1927, la mine produit 150 tonnes/heure de sel brut, illustrant la performance industrielle du site

Machine d'extraction Rodolphe 2

Développements industriels

Autour de Rodolphe II, un complexe industriel intégré voit le jour :

• 1931 : usine de traitement thermique (KCl) remplaçant les installations d’Alex, mise en service en 1939

• 1940 : usine à brome sur le carreau

• Développement de hangars, ateliers et bâtiments de mélange, galeries d’aérage et infrastructures modernes

Le site devient alors un pôle industriel majeur, symbole de modernité et d’efficacité dans le bassin potassique.

Vue du site dans les années 60

La catastrophe du 23 juillet 1942

Le siège Rodolphe est frappé par la plus grave catastrophe du bassin : un coup de mur suivi d’un violent dégagement de grisou entraîne la mort de 25 mineurs. Ce drame laisse une empreinte durable dans la mémoire collective du bassin minier.

Fermeture et sauvegarde patrimoniale

• 1976 : arrêt définitif de l’extraction

• 1984 : remblayage des puits Rodolphe I et II

• 1985 : démontage de la machine de Rodolphe II pour équiper le puits Ungersheim 1

Grâce à l’action de l’association Groupe Rodolphe, la machine retrouve sa place en 2000. L’association œuvre également pour la sauvegarde et le rachat du site, incluant :

• les chevalements Rodolphe I et II et leurs machines d’extraction

• les bâtiments des mélanges

• trois hangars de grandes dimensions

Aujourd’hui, le carreau Rodolphe constitue l’un des plus importants témoins patrimoniaux du bassin potassique alsacien, symbole de mémoire industrielle et humaine.

Site Rodolphe en 2007. En bleu, l'emplacement des puits et les chevalements. Entouré en rouge, la zone des anciens bâtiments miniers.

Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM

Sources : Chroniques de Mines de Potasse d'Alsace, R. Weissenberger, Ed mémoire d'entreprises-Les Hommes et la potasse Bulletin 7&8 Maison du mineur 1987