La mine Marie-Louise à Staffelfelden
La mine Marie-Louise
Historique de Roger Weissenberger
MARIE LOUISE (VL) au rythme de la Potasse
Chevalement de fonçage Marie Louise
La commune de STAFFELFELDEN, vit au rythme des Mines de Potasse depuis 1910. En effet, elle était le siège de la mine la plus importante du bassin potassique. La mine Marie Louise qui avait comme particularité d'être la seule mine du bassin potassique à exploiter deux sites miniers :
A l’est de la commune, en 1913 on y construisait un site d’exploitation avec deux puits : MARIE (puits de service) et MARIE-LOUISE (puits d'extraction).
A l’ouest de la commune, en 1972 fut mis en service un autre site d'exploitation avec deux puits : BERRWILLER (puits de service) et STAFFELFELDEN (puits d’extraction), puits le plus puissant du bassin avec ses deux skips de 30t. et son chevalement le plus haut du bassin avec ses 74 m.
La POTASSE extraite des mines d’Alsace servait essentiellement (95%) à la fabrication d’engrais pour l’agriculture, le restant était utilisé pour les industries pharmaceutiques et chimiques.
Plus de 2000 mineurs étaient actifs dans les mines de Marie-Louise, dont la moitié au fond, les autres dans l’usine de traitement thermique en surface, dans les services de maintenance des installations et dans les services généraux.
De 1913 à 1998, année de fermeture du site EST de la mine MARIE-LOUISE, ce dernier assurait une extraction de 86 millions de tonnes de minerai brut. Le puits de STAFFELFELDEN quant à lui assurait une production de 93 millions de tonnes de minerai entre 1972 et 2001, année de fermeture du site OUEST.
Les deux sites miniers du FOND alimentaient l’usine de traitement du JOUR située sur le carreau minier près du château d’eau de Marie-Louise, le long de la voie ferrée de la SNCF, reliant Mulhouse à Strasbourg. Cette usine, la plus puissante et la plus moderne du bassin avait une capacité de traitement de 3600 tonnes de potasse par jour. Sa centrale thermique produisait la vapeur nécessaire à l’usine de Marie-Louise ainsi que l’énergie électrique nécessaire au deux tiers du bassin alsacien.
Au sud de la mine Marie-Louise, les MDPA construisaient entre 1914 et 1930 l’une des cités minières la plus importante du bassin pour y loger son personnel. La cité ROSSALMEND comprenait dès 1930 environ 700 logements. Une autre cité minière, construite en 1922 vit le jour en plein centre du village de Staffelfelden. Quelques maisons furent construites dès 1910 autour de la mine elle même.
Logés gratuitement, les mineurs pouvaient accéder à la propriété de leurs logements à partir de 1976 à un prix intéressant.
Le programme des constructions des MDPA dans la cité ROSSALMEND comprenait également une école maternelle, deux écoles primaires, une église, une coopérative, un dispensaire médical (infirmières), un cabinet médical et dentaire, une pharmacie (unique pharmacie gratuite du bassin), une salle des fêtes, une cantine, une maison des jeunes (MJC) et un centre de loisirs utiles (CLU).
Extraits de la « Chronique des MDPA 2003 » 23 février 2005
de Roger Weissenberger
Marie-Louise
Logo de la mine Marie Louise.
Marie Louise est le nom de la fille de Fernand Vogt. Le 20 avril 1911 le fonçage du puits Marie Louise débute à 4,5m de diamètre. La potasse est atteinte à 645 m. Le puits est surmonté d'un chevalement métallique (orientation Est). Il sera remplacé en 1955 par un chevalement métallique (orientation Nord). La machine est une poulie Koëpe de 410 kW, doublée en 1928. En 1926, une fabrique thermique entre en service.
Photo association Kalivie
Cette fabrique sera régulièrement modernisée pour rester jusqu'à son arrêt la plus puissante du bassin. Une usine à brome fonctionne en 1929. En 1955, avec le changement de chevalement, une nouvelle machine équipe la mine : un tambour bicylindroconique de 1440 kW. La capacité du puits passe à 400T par cordée. L'ancienne machine sera remontée au puits de Berrwiller en 1961. En 1957, 7 mineurs décèdent suite à un coup de mur. Le général de Gaulle visite les installations en 1959.
Marie
L'origine de son nom vient de la fille de Joseph Vogt. Le puits Marie est entrepris en mai 1911 au même diamètre que Marie-Louise. Il est profond de 693 m avec un chevalement métallique tourné vers l'Est. En 1931, un chevalement en béton identique au puits Else le remplacera, avec une orientation Sud
La machine est une poulie Koëpe de 410 kW. Avec le remplacement du chevalement, une machine Asthom de 1095 kW prendra le relais. Une des plus grande mine du bassin s'arrête en 1998 (la fabrique thermique s'arrête en 1999). Les puits sont remblayés la même année.
Mine Marie Louise photo association Kalivie
Les installations de surface sont détruites en 2004.
Production totale : 86, 38 millions de tonnes.
Vue satellite en 2007, en haut, puits Marie-Louise, en bas, puits Marie et Château d'eau. A droite, bâtiments vestiges de la mine.
En 2011, deux bâtiments sont conservés à l'entrée du carreau, ainsi que le château d'eau. Les autres installations sont entièrement démantelées.
L'un de principaux vestiges, le château d'eau
Ancienne loge du gardien
Pilier de l'entrée principale, symbole de la mine.
Ancien réfectoire du personnel du jour
Ancien réfectoire du personnel du jour
Dalle du puits Marie
Dalle du puits Marie Louise
Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM
Les locotracteurs en circulation à Marie Louise
Grand roulage sur voie de 1 m 120 :
Le groupe Marie-Louise utilisait les mêmes locotracteurs BERRY que le groupe Amélie, soit :
3 du type 2797 R6 ci-dessus - moteur diesel Renault 6I-14O de 125 ch - masse de 24 tonnes
6 du type 2794 F6 ci-dessus - moteur diesel Willème F6M de 175 ch - masse de 23 tonnes
Pierre Ombrouck pour l'APPHIM