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Quel avenir pour les anciens bureaux de Sainte-Fontaine ?

le 20/11/2014 à 05:00 par Dossier : Damien GOLINI Photos : Thierry SANCHIS/DR

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Les anciens bureaux sont encore debout, mais présentent un risque pour les squatteurs qui s’y aventure. Pour l’instant, son avenir est incertain.

Du siège de Sainte-Fontaine, fermé en 1986, seuls subsistent le chevalement et le bâtiment qui abritait les bureaux et les bains-douches. Le sort de ce dernier, en mauvais état, reste en suspens, malgré les risques qu’il présente.

Les bennes et les ordures ont remplacé les hommes et le charbon. Sur la friche du puits de Sainte-Fontaine, dans le quartier Jeanne-d’Arc, seuls quelques camions du Sydeme font encore résonner le bruit des moteurs. Le chevalement, dernier vestige de l’activité minière, observe, du haut de ses 62 mètres, le spectacle désolant du cimetière industriel dont il incarne lui-même le crucifix.

Le chevalement inscrit au patrimoine

Sainte-Fontaine n’est plus. La plupart des bâtiments ont été rasés de septembre 2001 à mars 2002. En 2007, l’Etablissement public foncier de Lorraine (EPFL) est devenu propriétaire du terrain dans le cadre d’une convention qui le lie avec la commune de Saint-Avold jusqu’en 2023. Avec pour mission de relever le défi de la reconversion industrielle, en offrant une seconde vie aux friches.

En 2006, la municipalité avait pour ambition de transformer l’ancien site d’extraction en un poumon vert, doté d’un plan d’eau, cadre idéal de promenades familiales. Depuis, la donne a changé. Le chevalement, construit en 1947, a été inscrit au patrimoine supplémentaire des monuments historiques, ce qui exclut toute démolition.

L’EPFL a aussi vendu une partie des parcelles dont elle était propriétaire au Sydeme, qui a émis le souhait d’étendre ses activités. Il reste néanmoins propriétaire du chevalement et des vestiges du bâtiment qui abritait les bureaux et les bains-douches.

Encore debout, ce dernier est en mauvais état. Une clôture en interdit l’accès mais depuis sa mise en place, elle a été partiellement endommagée et permet à quiconque de s’engager à l’intérieur. Le risque d’accident est évident. Des fissures de plusieurs centimètres sont visibles depuis l’extérieur. Les sols, gondolés, menacent de s’affaisser, voire de céder sous le poids des curieux. Les objets tranchants sont nombreux, et jonchent le hall d’entrée, ce qui accentue la menace pour les squatteurs.

Démolition Vs réhabilitation

En 2009, l’EPFL avait conclu dans un rapport qu’un diagnostic avait été réalisé, montrant que la réhabilitation du bâtiment ne pourrait être réalisée dans des conditions économiquement viables, et que la démolition s’imposait.

Mais la décision finale est du ressort des municipalités de Saint-Avold et Freyming-Merlebach, car pour ne rien arranger, le bâtiment est construit à cheval sur les deux communes. Et du côté des élus, certaines voix se sont élevées pour préconiser une réhabilitation du bâtiment des anciens bureaux, dans une logique de valorisation du patrimoine (il est peu probable que les bains-douches soient conservés, en raison de l’état de délabrement avancé).

L’Etat, qui a également son mot à dire compte tenu de la proximité de l’édifice avec le chevalement, classé au patrimoine historique, pourrait se pencher sur le dossier et en interdire la démolition, conformément à la réglementation,.

Enfin, le Sydeme avait fait savoir, dès 2009, son intention de réhabiliter les bureaux pour y aménager les siens, mais cette hypothèse ne semble plus d’actualité.

« Pour l’instant, la situation est en stand-by. Nous avons juste une voix consultative, mais en aucun cas la décision nous revient » , estime Fabrice Maucourt, responsable du service reconversion de la Moselle de l’EPFL.

Toujours est-il qu’en l’état actuel des choses, les anciens bureaux sont une source de dépense pour eux. Et en cas d’accident, pas sûr qu’ils ne soient pas directement mis en cause.

La situation n’est donc pas prête de trouver une issue. Sauf si les élus des deux municipalités trouvent un terrain d’entente ces prochains mois. Et entendent les souhaits des associations d’anciens mineurs.

Dossier : Damien GOLINI Photos : Thierry SANCHIS/DR (Le Républicain Lorrain)

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Date de création : 06/12/2014 21:11
Catégorie : Sauvegardes en cours - Protection des bâtiments du siège Sainte Fontaine Lorraine
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