Rue basse, rue haute
RUE BASSE, RUE HAUTE
Documentaire sur la cité La parisienne de Drocourt
Courrières le 24/10/2020
Ce samedi 24 octobre, le réalisateur Quentin Jagorel, présentait en quasi-avant-première son documentaire sur la cité La parisienne de Drocourt au cinéma Le Travelling de Courrières. Outre les personnalités, M. Bernard Czerwinski, Maire de Drocourt, Mmes BLOCQUET et JARRY, respectivement adjointes à l’enseignement et à la culture à la Mairie de Courrières, de nombreux drocourtois et courriérois étaient présents. Jean-Louis Huot, Mathias Toth et Aline Delamare représentaient l’APPHIM.
Le maire de Drocourt, Bernard Czerwinski, et le réalisateur, Quentin Jagorel
Après un cadrage historique, le réalisateur a donné la libre parole à ses habitants.
La fosse 1 dite "La parisienne" avant 1914
Cette cité est avant tout l’histoire d’un puits de mine : la Fosse 1 des Mines de Drocourt (Compagnie des Mines de Vicoigne-Noeux-Drocourt), dite la Parisienne. Foncée en 1879, à l'écart du village de Drocourt, elle rencontre le charbon à 291 m. Les premiers accrochages sont situés à -350, -492, -550 et -603 m. Malgré d'importantes venues d'eau, l'exploitation des charbons gras débute en 1883. Située aux abords de la cokerie de Drocourt et d'un important complexe chimique, elle cesse toute exploitation en 1947. Les installations sont démantelées et le puits profond de 899 m est remblayé en 1952. En 2009, les bains-douches et un atelier ont été détruits, seul le bâtiment de la machine d'extraction subsiste sur le site en 2020.
Vue aérienne de la cité dans les années 50
La cité avant 1914
Localisation actuelle (maisons restantes)
Le nom de cette fosse et de sa cité est un mystère. D’après les habitants, une dame venue de Paris se serait installée ici et aurait tenu commerce, d’où le nom de la cité. La réalité est sûrement ailleurs. La compagnie des Mines a choisi le nom de Parisienne pour sa fosse et par extension celui de la cité construite en même temps en 1880.
La cité « La Parisienne » a failli disparaitre. En effet, trop proche d’usines dangereuses et polluantes, elle ne faisait pas partie des projets de rénovations des Houillères du Bassin Nord Pas-de-Calais. C’est la volonté municipale de l’époque qui, par le biais d’une SCI, a racheté le patrimoine aux Mines puis l’a entièrement rénové dans les années 80 (aménagement de toilettes, salles d’eau …). Cette cité, passoire énergétique, va être entièrement rénovée dans les années à venir.
Extension des maisons dans les années 80
Vue actuelle
La place des Mines dans les années 80
Durant tout le documentaire, divers habitants, travailleurs, associatifs et institutionnels ont eu la parole pour transmettre leur quotidien dans une cité minière au 21ème siècle. Les avis sont bien sûr différents entre les personnes plus âgées, plus jeunes ou politiques mais tous ont un attachement particulier à cet endroit de vie. Cette cité qui logeait les mineurs et les ouvriers de la cokerie située à proximité est progressivement habitée par d’autres familles que les ayants-droits des Mines. A l’image de la société, la vie du coron change : liens sociaux plus compliqués, incivilités, sensations que les conditions de vie se dégradent … Les mots tournent au politique mais le réalisateur a su conserver les paroles données tout en les resituant dans le contexte habitat-habitants. La cité est le reflet de ses habitants et inversement.
L'église Sainte Barbe
La rue basse
La rue haute
Ce documentaire, récit de vie, empreint d’humanisme et d’humanité, nous transporte entre joies et émotions. Emotions de vies qui défilent au fil des souvenirs. Retenons la parole d’Arlette, veuve octogénaire de mineur silicosé, « dans la vie, il faut chercher le bonheur ». Le bonheur est souvent dans le pré mais sûrement, aussi, à la Parisienne !
Arlette
Jean-Louis HUOT pour l'APPHIM